Après trois années de baisse continue, les émissions moyennes de CO₂ des voitures neuves immatriculées en Europe sont reparties à la hausse en 2024, selon un rapport publié lundi par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
Cette inversion de tendance s’explique principalement par le ralentissement des ventes de véhicules électriques. En 2024, 22 % des voitures neuves enregistrées dans l’Union européenne, en Norvège et en Islande étaient électriques, hybrides rechargeables comprises — une proportion en léger recul par rapport à 2023. Résultat : les émissions moyennes ont grimpé à 185,4 grammes de CO₂/km, soit une hausse de 4,5 g/km en un an.
L’AEE souligne que cette dynamique n’est pas sans précédent : un phénomène similaire avait été observé en 2019, juste avant l’entrée en vigueur de normes européennes plus strictes.
Du côté des véhicules utilitaires légers, le constat est similaire. 1,3 million de nouvelles camionnettes ont été immatriculées en 2024, soit une hausse de 9 %. Mais la part des modèles 100 % électriques a chuté, passant de 8,3 % à 6,4 %. Plus de la moitié des immatriculations de camionnettes électriques ont été concentrées dans trois pays : l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. C’est en Norvège, en Suède et au Danemark que leur part dans le parc total est la plus élevée.
Face à ces évolutions, les États membres de l’UE ont adopté fin mai une mesure de flexibilité : les émissions moyennes de CO₂ des constructeurs seront désormais évaluées sur la période 2025-2027 dans son ensemble, et non plus année par année. Cette disposition vise à accorder aux industriels une marge de manœuvre, dans un contexte où les objectifs deviennent plus contraignants.
Pour rappel, à partir de 2025, les normes européennes imposent une réduction de 15 % des émissions de CO₂ par rapport aux niveaux de 2021 pour tous les véhicules neufs vendus dans l’Union.
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