La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a annoncé mardi à la Chambre des conseillers une réforme profonde du secteur minier, conçue comme un levier essentiel de la souveraineté économique nationale et de la justice spatiale, dans le cadre d’une vision intégrée mêlant aspects juridiques, institutionnels et territoriaux.
Répondant à une question orale sur la promotion de l’investissement dans ce secteur, Mme Benali a souligné que le premier axe de la réforme concerne la révision du cadre juridique. Après la modification de la loi n°33.13, un nouveau projet de loi, le n°72.24, est en cours d’examen au Secrétariat général du gouvernement. Ce texte, élaboré de manière participative, vise à renforcer la gouvernance des ressources minières, stimuler la prospection et l’exploitation, valoriser les minerais, tout en consolidant la sécurité, la santé et la protection de l’environnement.
La ministre a insisté sur la reconnaissance légale des minerais stratégiques et des terres rares, qui bénéficieront d’un cadre juridique spécifique, en lien avec les ambitions nationales de transition industrielle et énergétique.
Le deuxième volet porte sur la valorisation du patrimoine minier national, avec une vaste opération de réattribution de licences, couvrant 277 titres, dont 13 licences d’exploitation réparties entre 78 entreprises minières, majoritairement marocaines (80 %). Ces acteurs ont prévu d’investir près de 2 milliards de dirhams et de créer environ 6 000 emplois directs.
Le troisième axe concerne la restructuration de l’activité minière dans la région Tafilalet-Figuig. Des études approfondies ont été menées, et de nouveaux appels d’offres seront lancés en juillet prochain pour deux zones minières : le Haut Atlas Oriental (179 blocs sur 2 195 km²) et Tafilalet-Maider (149 blocs sur 1 000 km²), dédiés notamment à l’exploitation du plomb et du zinc.
Le quatrième volet vise la restructuration du secteur minier dans la province de Jerada. Plusieurs visites de terrain ont été organisées, la dernière en mai 2025. Un plan d’action combinant transformation numérique, incitations à l’investissement et gestion des défis environnementaux et sociaux a été dévoilé. Sa mise en œuvre se fait en coordination étroite avec les autorités locales et les parties concernées.
Mme Benali a conclu que cette réforme marque un tournant qualitatif dans la modernisation du secteur minier, pour en faire un moteur durable de développement économique et de justice territoriale, conformément aux Hautes Orientations Royales.