La croissance annuelle de la masse monétaire a enregistré un net ralentissement au mois d’avril 2025, s’établissant à 6,9 % contre 8 % en mars, selon les données publiées par Bank Al-Maghrib dans sa dernière note sur les statistiques monétaires.
Ce ralentissement s’explique principalement par la baisse de 3,4 % des créances nettes des institutions de dépôt sur l’administration centrale, après une forte progression de 7,5 % observée le mois précédent.
En revanche, certaines composantes de l’agrégat M3 ont connu une évolution positive. Les réserves officielles de change ont progressé de manière significative, enregistrant une hausse de 8,9 %, après une croissance limitée à 2,5 % en mars. De même, les crédits bancaires au secteur non financier ont poursuivi leur tendance haussière, atteignant 4,2 %, contre 3,9 % un mois plus tôt.
Le ralentissement de la masse monétaire traduit également une modération de plusieurs de ses composantes. Le rythme de progression de la monnaie fiduciaire en circulation est passé de 9,3 % à 8,4 %, tandis que les dépôts à vue auprès des banques ont ralenti de 11,4 % à 8,4 %. Les avoirs des agents économiques en parts d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières monétaires ont également reculé, avec une baisse de croissance de 17,7 % à 14,6 %. À l’inverse, les dépôts à terme ont progressé de 4,5 %.
Selon la ventilation par secteur institutionnel, l’évolution des avoirs monétaires, hors crédit monétaire, reflète essentiellement une hausse des actifs monétaires des ménages, qui ont augmenté de 6,2 %. Cette progression couvre un ralentissement de la croissance de leurs dépôts à terme, une quasi-stagnation de leurs dépôts à vue, ainsi qu’une stabilité des comptes d’épargne.
Du côté des entreprises privées non financières, la croissance de leurs avoirs monétaires a enregistré un net ralentissement, s’établissant à 13,5 %.
Rachid Mahmoudi