Le déficit budgétaire du Trésor marocain a presque doublé en un an. À fin mai 2025, il s’établit à 22,9 milliards de dirhams (MMDH), contre 11,2 MMDH à la même période de 2024, selon la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Ce déficit intègre toutefois un solde positif de 14,1 MMDH provenant des comptes spéciaux du Trésor (CST) et des services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA).
Les recettes ordinaires brutes ont atteint 171,4 MMDH, en hausse de 19,6 %, portées notamment par une forte progression des impôts directs (+32,2 %) et des recettes non fiscales (+24,7 %). Cette dynamique a permis de dégager un solde ordinaire positif de 11,6 MMDH, malgré une croissance des dépenses ordinaires de 24,4 %, dépassant les 159,7 MMDH.
Les dépenses globales du budget général, quant à elles, ont grimpé de 23,8 %, atteignant 232,8 MMDH. Cette augmentation s’explique par la hausse des dépenses de fonctionnement (+25,9 %), d’investissement (+26,4 %) et des charges de la dette budgétisée (+14,3 %).
La charge de la dette continue de peser : les remboursements du principal ont progressé de 15,1 % pour atteindre 24,4 MMDH, et les intérêts ont augmenté de 13 %, à 16,8 MMDH. Cette évolution est surtout due à l’alourdissement de la dette intérieure.
Du côté des CST, les recettes ont totalisé 96,5 MMDH, comprenant 18,7 MMDH de transferts en provenance du budget général. Leurs dépenses se sont élevées à 83,3 MMDH, incluant 2,7 MMDH pour les remboursements et restitutions fiscaux. Le solde dégagé atteint 13,1 MMDH.
Les SEGMA affichent, pour leur part, des recettes en nette hausse (+33,7 %), à 1,39 MMDH, contre des dépenses quasi stables à 419 millions de dirhams.
Face à un besoin de financement de 44,6 MMDH, le Trésor a mobilisé un flux net positif de 20,8 MMDH via l’endettement extérieur. Le recours au marché intérieur s’est élevé à 23,8 MMDH pour boucler le financement.