L’économie allemande peine à retrouver son élan, freinée par les incertitudes pesant sur la politique commerciale des États-Unis, notamment en matière de droits de douane visant les importations européennes. C’est ce qu’indique la Bundesbank dans ses nouvelles prévisions économiques dévoilées vendredi à Berlin.
« Les nouveaux droits de douane américains et l’incertitude entourant la future orientation commerciale des États-Unis freinent temporairement la croissance économique », a affirmé Joachim Nagel, président de la banque centrale allemande, soulignant que l’industrie allemande subit ce choc à un moment critique, alors qu’elle commençait à sortir d’une période prolongée de faiblesse.
Malgré ce contexte tendu, la Bundesbank table sur un rebond progressif à partir de 2026, porté notamment par les investissements massifs du gouvernement du chancelier Friedrich Merz dans la défense et les infrastructures publiques. Ces mesures devraient stimuler la demande intérieure et soutenir la croissance.
Ainsi, le PIB allemand devrait enregistrer une hausse de 0,7% en 2026, puis accélérer à 1,2% en 2027, selon les projections de l’institution. Mais ces perspectives restent fragilisées par le climat d’incertitude lié au protectionnisme américain, qui compromet la dynamique de reprise déjà en berne pour 2025.
Cette année devrait en effet être marquée par une stagnation économique, confirmée dans le dernier rapport de la Bundesbank, avec une baisse des exportations, un ralentissement de la production industrielle impactée par les droits de douane, et un affaiblissement du marché du travail, qui pèsera sur la croissance des salaires.
Côté inflation, la tendance est à la modération. L’inflation devrait s’établir à 2,2% en moyenne sur l’année 2025, avant de reculer temporairement à 1,5% en 2026 sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie, puis de remonter légèrement à 1,9% en 2027.