Le Maroc et le Royaume-Uni ont franchi une nouvelle étape dans le renforcement de leur partenariat bilatéral, en plaçant l’investissement, l’innovation et le co-développement au cœur de leurs priorités. À l’occasion de la visite à Rabat de David Lammy, ministre d’État britannique aux Affaires étrangères, un communiqué conjoint a été signé avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, affirmant la volonté commune des deux pays d’approfondir leur coopération à tous les niveaux.
L’un des faits marquants de cette rencontre est l’engagement de l’agence britannique UK Export Finance à étudier le financement de projets économiques dans les provinces du Sud du Maroc. Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’un programme global de mobilisation de 5 milliards de livres sterling destiné à accompagner des investissements dans l’ensemble du Royaume.
Cette orientation confirme l’intérêt stratégique de Londres pour les opportunités offertes par les territoires du Sud, en pleine mutation économique, et considérés comme des zones clés pour la mise en œuvre de projets liés aux énergies renouvelables, aux infrastructures, à l’agriculture durable, au tourisme ou encore à la logistique.
Le Maroc, porte d’entrée vers l’Afrique
Dans leur déclaration commune, les deux pays ont souligné la place centrale du Maroc en tant que “passerelle économique vers le continent africain”. Le Royaume-Uni considère Rabat comme un partenaire de croissance incontournable, dans un contexte où les entreprises britanniques cherchent à diversifier leurs marchés et à investir dans des projets à fort potentiel sur le continent.
Cette reconnaissance s’accompagne d’une volonté affichée de co-construire des projets de développement durable et d’innovation, notamment dans les secteurs de la transition énergétique, de l’éducation, de la santé et de la transformation numérique.
Vers une intégration du savoir scientifique aux besoins économiques
Le partenariat vise également à valoriser la recherche scientifique et l’innovation technologique à des fins de développement appliqué, notamment dans les territoires émergents. En favorisant les échanges universitaires, la coopération entre laboratoires et le transfert de technologie, les deux pays entendent connecter les écosystèmes académiques aux besoins économiques concrets, en particulier dans le cadre des priorités stratégiques du Maroc.
Cette synergie s’inscrit pleinement dans les objectifs du nouveau modèle de développement marocain, qui mise sur la montée en gamme de l’économie nationale à travers le capital humain, l’innovation et les partenariats internationaux.
Un climat politique propice à l’investissement
L’adhésion du Royaume-Uni au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, qualifié de “base la plus crédible et pragmatique” pour la résolution du conflit, contribue également à créer un climat de confiance pour les investissements britanniques au Maroc. Elle conforte la stabilité politique du pays, un atout fondamental pour attirer de nouveaux investisseurs.
Dans ce contexte, les perspectives de coopération économique, commerciale et financière entre Rabat et Londres apparaissent plus prometteuses que jamais, portées par une convergence d’intérêts autour de la croissance inclusive, de la stabilité régionale et du co-développement.
Rachid Mahmoudi