Jalal Charaf : «L’Afrique peut inventer ce qui n’existe nulle part ailleurs»

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À l’occasion de la deuxième édition du Deep Tech Summit, organisée sur le campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique à Benguerir, Jalal Charaf, Chief Digital Officer de l’UM6P, a insisté sur la nécessité de démocratiser l’accès aux technologies avancées en Afrique pour répondre aux défis du continent.

Dans un contexte où l’intelligence artificielle s’impose comme une force transformatrice à l’échelle mondiale depuis son émergence publique en novembre 2022, l’UM6P s’interroge sur la manière de lui donner un sens utile, pragmatique et humain, notamment dans les secteurs clés comme l’agriculture, l’eau, l’énergie, l’éducation et la santé.

« Tout le monde utilise aujourd’hui l’IA, mais dans le monde académique et entrepreneurial, notre mission est d’en tirer le maximum pour mieux exercer nos métiers et surtout pour résoudre des problèmes réels », explique Jalal Charaf. Pour lui, la Deep Tech est précisément l’outil qui permet cela : l’exploitation d’innovations issues de la recherche scientifique pour concevoir des solutions ingénieuses à des problèmes complexes et souvent anciens.

Le numérique comme levier d’accès à l’innovation

Conscient des limitations infrastructurelles, le CDO de l’UM6P mise sur le digital pour étendre l’impact des technologies avancées au plus grand nombre de jeunes Africains, bien au-delà du campus de Benguerir. « On ne peut pas toucher tout le continent uniquement à travers nos infrastructures physiques, mais grâce au digital, nous pouvons aller très loin. Notre promesse, c’est de mettre ces outils entre les mains des jeunes pour qu’ils deviennent les bâtisseurs de solutions nouvelles. »

Pour Jalal Charaf, l’innovation ne naît pas uniquement dans les laboratoires, mais aussi dans les communautés, chez des jeunes passionnés, curieux, désireux d’apprendre et de résoudre des défis concrets. Il fait référence à l’exemple chinois avec le lancement de DeepSeek — un modèle d’intelligence artificielle générative local — en évoquant le besoin d’un « DeepSeek moment » africain, porté par l’inventivité locale.

Ne pas copier, mais créer autrement

Reprenant l’idée formulée par le président de l’UM6P, Hicham El Habti, il rappelle que l’Afrique n’a pas vocation à simplement reproduire les modèles étrangers, mais qu’elle peut et doit créer de nouvelles solutions à partir d’une base déjà avancée. « Grâce à l’ouverture mondiale et à Internet, nous n’avons plus besoin de refaire tout le chemin technologique depuis le début. Les avancées existantes doivent servir de tremplin pour inventer à notre manière. »

C’est dans cet esprit que l’UM6P, à travers ses projets digitaux et ses écosystèmes de Deep Tech, travaille à forger une nouvelle génération de jeunes africains capables de s’approprier les technologies de demain et d’en faire un levier de transformation continentale.

une ambition collective portée par l’obsession de l’impact

« Ce qui nous anime à l’UM6P, c’est cette obsession de voir grand, d’imaginer un futur où l’Afrique ne suit pas mais innove, et surtout, où elle innove autrement », conclut Jalal Charaf. Une ambition qui, au cœur du Deep Tech Summit, trouve une résonance auprès de milliers de participants venus de tout le continent et du monde.

Rachid Mahmoudi 

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