Le Maroc s’impose comme un acteur incontournable sur le marché mondial des fruits rouges, selon un article publié mercredi 21 mai par la radio française RFI. Fraises, framboises, myrtilles… les fruits rouges marocains sont désormais présents sur les étals de nombreux pays, avec une prédominance sur le marché européen.
Cette réussite s’appuie sur plus de 40 ans d’évolution. Initialement limitée à quelques hectares de fraises en plein champ, la filière a connu une véritable transformation : diversification des cultures, adoption de techniques modernes et expansion à grande échelle, notamment grâce au développement des zones irriguées dès les années 1980.
« Les fruits rouges marocains sont aujourd’hui exportés vers environ soixante pays, dont 90 % en Europe », explique Abdeslam Acharki, directeur de la Fédération interprofessionnelle des fruits rouges. Cette performance est soutenue par un écosystème solide, comprenant des infrastructures agro-industrielles modernes et un appui de l’État à travers des subventions ciblées.
Le climat, la précocité des récoltes et la proximité géographique avec l’Union européenne figurent parmi les grands atouts du Royaume. « Au Maroc, la récolte des fruits rouges s’étale presque toute l’année », souligne Younès El Amouri, producteur et conditionneur. Il ajoute que la main-d’œuvre qualifiée et compétitive renforce également l’attractivité du pays pour les multinationales du secteur.
Face à la forte concurrence sur le marché de la fraise, le Maroc mise depuis quelques années sur une culture plus rentable : la myrtille. Ce petit fruit bleu au goût acidulé connaît une forte expansion, notamment dans le nord du pays, dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. « La myrtille a gagné beaucoup de terrain par rapport aux autres cultures », observe l’agro-économiste Youssef Bensajjay.
Les perspectives sont prometteuses pour la filière marocaine, qui envisage désormais de conquérir de nouveaux marchés, notamment en Asie, avec des destinations comme le Japon en ligne de mire.
