Le soutien explicite exprimé par le Royaume-Uni au plan marocain d’autonomie pour le Sahara est un tournant politique majeur. Il vient conforter la dynamique internationale favorable à la proposition du Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a affirmé dimanche à Rabat le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec David Lammy, ministre d’État britannique aux Affaires étrangères, Bourita a salué la position de Londres, qu’il qualifie de “développement important” dans la mesure où le Royaume-Uni est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et figure parmi les pays membres du Groupe des amis du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara.
Une adhésion croissante à l’initiative marocaine
« Quatre membres de ce groupe soutiennent désormais la proposition marocaine d’autonomie : la France, les États-Unis, l’Espagne, et désormais le Royaume-Uni », a souligné le ministre. Pour Rabat, ce soutien va bien au-delà d’une reconnaissance politique ; il constitue un levier diplomatique de poids, qui renforce la crédibilité de la solution marocaine sur la scène internationale.
Bourita a rappelé que le Maroc ne considère pas cette dynamique comme une fin en soi, mais comme un moyen pour sortir définitivement d’un conflit qui dure depuis plus d’un demi-siècle. Selon lui, la communauté internationale dispose aujourd’hui d’une opportunité concrète pour résoudre ce différend dans le cadre de la souveraineté nationale marocaine.
Des retombées économiques attendues
Outre sa portée diplomatique, le soutien britannique pourrait avoir des implications économiques majeures, notamment à travers l’intérêt manifesté par l’agence britannique du commerce et de l’investissement à soutenir des projets dans les provinces du Sud. Cette perspective renforce la vocation de ces territoires à devenir un pôle de développement économique régional, en lien avec les grands chantiers structurants lancés par le Maroc.
Une visite britannique jugée “historique”
Le ministre a également qualifié la visite de David Lammy de “visite historique”, soulignant qu’il s’agit de la première venue d’un ministre britannique des Affaires étrangères depuis 2011. Cette visite est marquée par la tenue d’un dialogue stratégique entre les deux pays et la signature de quatre accords bilatéraux, couvrant divers domaines de coopération. D’autres accords seront signés dans les jours à venir, a-t-il précisé.
Ce déplacement s’inscrit dans la stratégie marocaine de diversification de ses partenariats internationaux, conformément aux orientations royales visant à renforcer les liens avec les puissances globales influentes.
Vers un partenariat renforcé tous azimuts
Bourita a affirmé que le Maroc et le Royaume-Uni entendent désormais donner une nouvelle impulsion à leur coopération bilatérale, en élargissant leur collaboration à des secteurs clés comme l’économie, la sécurité, la défense, l’investissement, la culture, l’éducation et la recherche scientifique.
Le ministre a également évoqué la relation historique et particulière entre les deux monarchies, qui constitue un socle de confiance solide pour construire un partenariat moderne et multidimensionnel.
Un signal fort à la communauté internationale
Enfin, le responsable marocain a insisté sur le fait que la position exprimée par Londres dans le communiqué conjoint – qualifiant le plan marocain d’autonomie de “base la plus réaliste, applicable et pragmatique” – sera désormais la référence des relations britanniques au niveau bilatéral, régional et international, en matière de traitement du dossier du Sahara.
Ce positionnement est perçu par Rabat comme un signal fort adressé à la communauté internationale, à l’heure où un règlement définitif de la question du Sahara marocain devient une exigence pour la stabilité du Maghreb et de l’ensemble de la région nord-africaine.
