Les forêts européennes, longtemps considérées comme des alliées majeures dans la lutte contre le changement climatique, voient leur capacité d’absorption du carbone diminuer, selon un rapport publié lundi 30 juin par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Cette tendance préoccupante pourrait compromettre les objectifs climatiques fixés par l’Union européenne à l’horizon 2030 et au-delà.
Aujourd’hui, le secteur de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie ne compense plus que 6 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union, soit 198 millions de tonnes d’équivalent CO₂. Ce puits de carbone, autrefois plus performant, a vu son efficacité reculer de 30 % entre 2014 et 2023 par rapport à la décennie précédente.
Plusieurs facteurs expliquent ce déclin : la maturité atteinte par une grande partie des forêts, réduisant leur capacité de séquestration ; l’augmentation des coupes d’arbres pour des raisons économiques ou politiques ; et les effets visibles du changement climatique, comme les incendies, les sécheresses ou les infestations, qui déstabilisent les écosystèmes forestiers.
Malgré cette dynamique négative, l’AEE souligne que les terres et forêts européennes peuvent encore jouer un rôle crucial pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, à condition d’adopter des politiques robustes. Parmi les leviers évoqués : la restauration des écosystèmes dégradés, le boisement ciblé, l’agroforesterie ou encore la valorisation durable de la biomasse dans des matériaux à longue durée de vie.
Le rapport appelle donc à une action rapide et coordonnée pour inverser la tendance et redonner aux forêts leur rôle stratégique dans la lutte contre le réchauffement climatique.