L’Autorité espagnole de la concurrence (CNMC) a annoncé, mardi 13 mai, l’ouverture d’une enquête sur la panne électrique massive qui a frappé la péninsule Ibérique le 28 avril dernier, privant une grande partie de l’Espagne et du Portugal d’électricité pendant plusieurs heures.
« La CNMC mènera sa propre enquête en tant que régulateur indépendant », a déclaré Cani Fernández, présidente de l’organisme, lors d’une audition au Congrès des députés. Elle a précisé que des démarches sont déjà en cours pour recueillir l’ensemble des données techniques relatives à l’incident.
L’enquête visera à déterminer les causes exactes de la panne, encore non élucidées, ainsi que les conditions de rétablissement du système électrique. La CNMC n’écarte pas l’hypothèse de “fautes spécifiques” commises lors du processus de reprise.
Cette initiative s’ajoute aux enquêtes déjà lancées, notamment celle du ministère de la Transition écologique, déclenchée dès le 29 avril, celle du réseau européen ENTSO-E, et celle du parquet espagnol, qui examine la piste d’un possible sabotage informatique.
Mme Fernández a souligné que la CNMC apporte une expertise technique indépendante, agissant sur « un plan distinct mais complémentaire », et que les opérateurs du secteur ont été officiellement sollicités pour fournir des données.
Selon les premières estimations officielles, 60 % de la consommation électrique espagnole, soit environ 15 gigawatts, ont été effacés en moins de cinq secondes, provoquant une onde de choc sur l’ensemble du réseau ibérique.
Parmi les hypothèses étudiées figurent une cyberattaque, jugée peu probable par le gestionnaire de réseau REE, et une possible surcharge due à une surproduction d’énergie solaire.