Protectionnisme, relance et énergie : le CMC livre son diagnostic conjoncturel

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Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) consacre le 380e numéro de sa publication mensuelle Maroc Conjoncture à une double thématique d’actualité : la résurgence du protectionnisme dans le commerce mondial et les leviers internes de relance de l’économie nationale.

Face au retour en force des politiques commerciales restrictives, notamment aux États-Unis où un tarif douanier de 10 % est désormais appliqué, le CMC s’interroge sur les implications directes et indirectes pour le Maroc. Si le Royaume demeure relativement épargné grâce à la faiblesse de ses exportations vers le marché américain, le centre met en garde contre des effets de ricochet, en particulier sur les investissements chinois dans l’industrie automobile nationale.

Relancer en s’appuyant sur les leviers internes

Sur le plan domestique, le CMC observe un recentrage des politiques économiques en faveur de la relance. La détente des pressions inflationnistes offre, selon lui, une marge de manœuvre accrue. La politique budgétaire s’est ainsi intensifiée pour stimuler l’investissement et diversifier la base productive, tandis que les dispositifs monétaires et financiers cherchent à assouplir les conditions de crédit au profit des entreprises.

Les derniers indicateurs du crédit bancaire révèlent une dynamique haussière cohérente avec le redémarrage de l’activité économique. Le Centre prévoit une croissance du PIB de l’ordre de 5 % en 2025, soutenue par une demande intérieure en redressement et un environnement international en mutation.

Emploi : des fragilités persistantes

La publication met également l’accent sur la situation de l’emploi, analysée comme un point de vigilance majeur. Le chômage reste élevé, notamment chez les jeunes, les diplômés et les femmes. Le CMC appelle à accélérer les réformes structurelles afin de dynamiser l’investissement privé, améliorer le climat des affaires et favoriser une reprise inclusive du marché du travail.

Une autoroute électrique pour relier Sud et Nord

Parmi les projets stratégiques abordés, figure l’autoroute électrique Sud-Centre, une future infrastructure de 1.400 kilomètres en courant continu haute tension, d’une capacité de 3.000 MW. Porté en partenariat public-privé, ce projet vise à relier les zones de production d’énergies renouvelables dans le Sud aux pôles industriels du Nord, renforçant ainsi la sécurité énergétique du Royaume et sa compétitivité industrielle.

Une croissance 2024 solide malgré la sécheresse

Enfin, le CMC revient sur les comptes nationaux de l’année 2024. Malgré un contexte marqué par la sécheresse, l’économie marocaine a enregistré une croissance de 3,8 %. Un rythme qualifié de « modéré mais solide », porté par la vigueur des secteurs non agricoles et par l’investissement public, qui continue de soutenir la demande intérieure.

À travers ce nouveau numéro, le CMC propose une lecture à la fois prudente et optimiste d’une conjoncture marquée par des tensions externes, mais aussi par des marges d’action internes à mobiliser pleinement pour ancrer la reprise dans la durée.

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