Lors de son intervention devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines, de l’environnement et du développement durable à la Chambre des représentants, Mme Benali a rappelé que cette stratégie inscrit le Maroc dans une dynamique renouvelée, visant à concilier développement économique et préservation des ressources naturelles.
Cette version actualisée de la SNDD, fruit d’une évaluation complète de la première édition adoptée en 2017, tire parti des acquis majeurs tels que le renforcement de la coordination institutionnelle, l’élaboration de plans sectoriels précis et la mise en place d’une plateforme numérique dédiée au suivi.
Toutefois, la ministre a relevé certains défis, notamment l’absence de mécanismes territoriaux de contrôle et de mesures d’indicateurs adaptés, ainsi que le décalage entre certaines mesures et l’évolution des politiques publiques.
La nouvelle stratégie adopte une approche intégrée et flexible articulée autour de six axes majeurs : valorisation des ressources écologiques, accès équitable aux services, transition vers une économie verte à faibles émissions, sécurité énergétique, hydrique et alimentaire, justice spatiale et protection du patrimoine culturel.
La mise en œuvre de ces priorités reposera sur cinq leviers stratégiques : développement du capital humain, accélération numérique et innovation, renforcement du cadre légal et fiscal, et mobilisation des financements durables.
Mme Benali a également souligné que l’élaboration de la SNDD a bénéficié d’une large consultation, incluant des assises régionales, des consultations sectorielles et sociales, ainsi qu’une plateforme numérique mobilisant l’opinion publique nationale et la diaspora marocaine.
Cette stratégie s’appuie sur les Hautes Orientations Royales, le Nouveau modèle de développement, le programme gouvernemental et les objectifs de développement durable des Nations Unies.
Par ailleurs, la ministre a dressé un bilan positif du Programme national de gestion des déchets ménagers (PNDM) 2008-2022, qui a permis d’augmenter le taux de collecte à 96 %, de réhabiliter 67 décharges illégales et de mettre en œuvre 53 plans directeurs pour un investissement global de 21 milliards de dirhams, dont 3,1 milliards issus du secteur du développement durable.
Pour la période 2023-2034, la nouvelle politique de gestion des déchets mise sur la réduction de l’enfouissement, le renforcement du recyclage et la valorisation énergétique. Elle s’appuie notamment sur un partenariat avec l’industrie du ciment pour la valorisation des déchets en carburant alternatif (RDF), favorisant ainsi une économie circulaire intégrée. Ce programme prévoit un investissement dépassant 21 milliards de dirhams avec l’appui technique de la Banque mondiale.
Enfin, Mme Benali a précisé que l’importation des matières recyclables est strictement encadrée par la loi n° 28.00 relative à la gestion des déchets, soumise à des contrôles rigoureux incluant notifications, garanties financières, analyses techniques et autorisations. Entre 2021 et 2025, 136 autorisations ont été délivrées, principalement pour des pneus en caoutchouc et des composants plastiques ou textiles.