Entièrement rénové par des compétences marocaines, le Complexe Sportif de Fès incarne une nouveau cap dans le développement des infrastructures sportives du Royaume. À la tête du groupement d’architectes en charge de ce projet, Fikri Benabdallah insiste sur l’importance de cette réalisation, tant sur le plan architectural que symbolique. Dans un entretien accordé à la MAP, il est revenu sur les choix qui ont guidé cette transformation et a souligné la maturité de l’expertise nationale.
« Nous avons eu l’honneur de réaliser cette reconversion totale du grand complexe sportif de Fès », déclare Fikri Benabdallah. Pour l’architecte, cette infrastructure s’inscrit dans la continuité historique d’une ville considérée comme « ville mère de notre nation et haut lieu de culture et de sciences ».
Le stade rénové respecte désormais les normes internationales en matière de sécurité, de gestion des flux et de technologie, et s’intègre pleinement au réseau mondial des enceintes sportives.
« Ce stade apporte à la cité de Fès un attribut contemporain qui enrichit architecturalement son patrimoine », affirme-t-il, tout en exprimant le souhait que ce lieu conserve sa qualité et « accueille une première victoire symbolique lors du prochain match contre notre homologue africain ».
Un dialogue entre registre patrimonial et modernité
Pour concevoir l’identité architecturale du stade, Fikri Benabdallah s’est appuyé sur son expérience dans la restauration de monuments emblématiques, tels que la mosquée Al-Qaraouiyine ou le Foundouk Al-Najjaryn. « L’art architectural de ces lieux patrimoniaux a constitué une matrice naturelle pour définir l’image principale du complexe, notamment l’élément de façade », explique-t-il.
Un bâtiment régulateur en front de ligne a été conçu pour organiser les flux de manière distincte, séparant les entrées du public, des joueurs, des exploitants ou encore des VIP. À cette organisation rigoureuse s’ajoutent des équipements de dernière génération : « 520 caméras de surveillance, des écrans géants, une sonorisation entièrement revisitée et un éclairage moderne », détaille l’architecte. À l’intérieur comme à l’extérieur, les tracés régulateurs inspirés du patrimoine local fassi assurent une continuité esthétique avec l’histoire de la ville.
Une réussite 100 % marocaine
L’une des singularités du projet réside dans la mobilisation exclusive de compétences nationales. « Je peux l’affirmer sans réserve. Ce stade est intégralement ‘made in Morocco’ », insiste M. Benabdallah. De la conception à la réalisation, toutes les étapes ont été assurées par des intervenants marocains, y compris les bureaux d’études, les entreprises de construction et les équipes techniques.
Selon lui, cette réussite démontre que le Maroc est aujourd’hui capable de relever les défis technologiques et architecturaux les plus complexes. « Ce projet constitue un véritable objet de fierté nationale », ajoute-t-il, estimant que l’expertise marocaine peut désormais rivaliser pleinement avec les standards internationaux.