Les Nations Unies ont accueilli, les 7 et 8 mai 2025, à New York la dixième édition du Forum multipartite de l’ECOSOC sur la science, la technologie et l’innovation (Forum STI). L’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a coprésidé les travaux aux côtés de son homologue finlandaise, Elina Kalkku. Cette session s’est tenue sous le thème : « Faire progresser les solutions scientifiques et technologiques durables, inclusives et fondées sur des données probantes pour l’Agenda 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD) ».
Dans son intervention lors du segment ministériel, M. Hilale a souligné que ce Forum représentait une opportunité précieuse de dialogue entre les différents acteurs afin d’intégrer pleinement la science et la technologie dans les mécanismes de mise en œuvre de l’Agenda 2030. Dix ans après son adoption, seulement 17 % des objectifs ont été atteints, a-t-il rappelé, insistant sur l’importance d’une réévaluation des efforts consentis.
Le diplomate marocain a mis en avant l’importance de ce dixième anniversaire pour dresser un état des lieux de la mise en œuvre des ODD entre 2015 et 2025. Il a aussi évoqué les perspectives ouvertes par l’adoption du Pacte numérique mondial en septembre dernier, en lien avec d’autres échéances majeures prévues cette année, comme la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement pour le développement en juin à Séville, ou encore le deuxième Sommet mondial pour le développement social, prévu en novembre à Doha.
Une ministre marocaine engagée pour un numérique inclusif
Intervenant à distance en tant qu’invitée d’honneur, Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, a insisté sur « la responsabilité collective de faire en sorte que l’avenir numérique ne soit pas une reproduction des inégalités d’hier, mais bien une promesse de transformation inclusive et durable ». Elle a également affirmé que la technologie doit rester au service de la justice sociale, de l’équité et du progrès partagé.
Mme Seghrouchni a partagé son double parcours de chercheuse en intelligence artificielle et de responsable publique pour illustrer le rôle des innovations marocaines dans la transformation sociale. Elle a notamment cité deux initiatives emblématiques : « African Women in Tech and AI », qui fédère 80 entrepreneures africaines de 28 pays, et le « Consensus de Rabat », élaboré pour poser les bases d’une gouvernance continentale de l’intelligence artificielle.
Un appel à une gouvernance technologique équitable
Le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Philemon Yang, a appelé à bâtir des partenariats solides, à renforcer les politiques publiques et les cadres réglementaires, et à promouvoir un dialogue global pour faire face aux inégalités liées à la fracture numérique, tout en garantissant un accès équitable à l’innovation.
Le Maroc plaide pour une transition numérique souveraine
Tout au long des travaux, la délégation marocaine a alerté sur les effets de la fracture numérique, notamment en Afrique, en termes d’accès aux données, aux compétences et aux infrastructures. Elle a réitéré l’engagement du Royaume pour une transition numérique souveraine et inclusive, à travers la stratégie « Maroc Digital 2030 », ainsi que le lancement du projet D4SD, qui vise à faire du Maroc un acteur central de la transformation numérique dans la région.
Nommé coprésident du Forum STI en décembre 2024, Omar Hilale présentera, avec son homologue finlandaise, les recommandations issues des travaux lors du Forum politique de haut niveau de l’ECOSOC prévu en juillet prochain, organe de l’ONU chargé du suivi de la mise en œuvre des ODD.